George Benson part II

En parcourant la decennie 80, George Benson embrasse les musiques mainstream populaires pour élargir son public et gagner de nouveaux fans à l’international. Il ne délaisse par pour autant sa guitare, mais elle devient un instrument d'accompagnement pour ses talents de crooner qu'il met en avant. Il s'appuie opportunément sur les producteurs en forme du moment pour offrir régulièrement un album studio de qualité dans le vent, qui ont pu faire tirer la grimace aux fans de jazz de ces début, mais qui se sont bien vendus et dont les singles ont accrochés les charts. Il n'oublie pas pour autant ses racines et convient d'introduire un titre de jazz fusion dans chacun.
Discographie vinyle principale 1983-03


Face 1 | Face 2 |
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Feel like making love | In your eyes |
▲Inside love (so personnal) | Never too far to fall |
Lady love me one more time | Being with you |
Love will come again | Use me |
Late at night | |
In search of a dream |


Face 1 | Face 2 |
---|---|
no one emotion | 20/20 |
please don’t walk away | new day |
I just wanna hang around you | ▲hold me |
♥nothing’s gonna change my love for you | stand up |
beyond the sea (la mer) | ♥you are the love of my life |

Mon avis : Après le pavé sonore « high crime » de Al Jarreau sorti quelques semaines plus tôt, George Benson répond en janvier 1985 avec « 20/20 » avec tout l’arsenal requis en terme de nouveaux matériel de studio ; synclavier, Drum machine et claviers dernier cris pour essayer de rivaliser avec son rival sur le créneau de la synthèse FM sans oublier un marketing accrocheur. Russ Titelman a semblé être le producteur de l’occasion après que celui-ci, issu du pop/soft rock, ait débordé sur le terrain de la black music mainstream après le double album Live « stompin’ at the savoy » et le hit "ain’t nobody" de Chaka Khan. George benson et Russ Titelman ont réunit la fine fleur des musiciens de deux rives US et une armada de techniciens du son à l’ingénierie et programmation pour faire péter les nouveaux claviers dont les fameux DX fraichement déballés et prêts à l’emploi. La mode est à présent à la musique de l’hiver comme s’il fallait prolonger Noël et la magie qui l’accompagne. Des ballades sentimentales comme s’il en neigeait, des effets de réverbération pour impressionner les auditeurs des radios stéréo de la bande FM. Il y a quand même à boire et à manger dans cette opus, car les moyens sont là, les musiciens crédités sont des gens sérieux, on remarque la contribution de Michael Sembello dont le solo de guitare sur "no one emotion" est assez stupéfiant. Bien évidemment, l’anecdotique "beyond the sea" ("la mer" de Charles Trenet) et le dynamique "stand up" et nous rappellent que George Benson n’a pas complètement abandonné ni le jazz, ni la fusion et qu’il en a encore sous la semelle. Mais, en 1985, l’essentiel était ailleurs, l’aspiration commerciale pour le grand public a pris le dessus sur les inspirations artistiques nobles, l’optimisation harmonique sur la fidélité acoustique. Le rêve est dorénavant accessible sur une galette vinyle comme on veut vibrer au cinéma sur des comédies sentimentales. Reste les souvenirs d’une époque où l’avenir semblait radieux, la technologie allait nous faire vivre éternellement nos émois en musique et les artistes ne vieilliraient jamais. Que reste t-il de « 20/20 », une esbroufe ? Une erreur artistique ? Non, il faut être honnête et admettre que la musique est aussi une activité commerciale et il est apparu clairement que pour sa stratégie de carrière, George Benson se devait d’être en phase avec son époque et offrir à son nouveau public, plus jeune, la musique qu’il souhaitait écouter en 1985. L’essentiel est qu’il le fit avec toute l’honnêteté qu’on lui sait. Verdict c'est un 15/20 !




Mon avis : Après une période jazz pop commercial de 5 ans, George Benson s’offre une collaboration avec un autre guitariste légendaire Earl Klugh pour un album studio très haut de gamme, produit par Tommy LiPuma. Ce dernier a recruté la fine fleur des musiciens, claviéristes et ingénieurs du son de la côte Ouest pour un album qui pousse très haut, très fort de nouveaux standards de jazz fusion pour cette fin de décennie. La force des productions de Tommy Lipuma est qu’ils vieillissent très bien par un usage modéré et/ou maitrisé des synthétiseurs et l’intemporalité académique des arrangements ; Michael Franks, George Benson sur la période 76-79, Randy Crawford et d’autres lui doivent beaucoup…On remarque aussi la présence oh combien précieuse de Larry Williams (SEAWIND) qui sublime les titres où il est crédité par ses arrangements des cuivres et sa patte velouté sur les nappes de synthétiseurs. Bien évidemment, George Benson n’a rien perdu de sa superbe et démontre une fois de plus, pour ceux qui s’en doutaient, qu’il reste un maître dans sa catégorie. Earl Klugh, en accompagnement ou en solo suit de très près le maître sans véritablement l’égaler, pour être gentil on dira que la guitare classique n’a pas le timbre aussi saisissant que la guitare électrique Ibanez®. Le titre le plus puissant de cet album est "mimosa", un instrumental où les musiciens sont de véritables héros dans cette « collaboration » dont Tommy LiPuma en est l’architecte.


Face 1 | Face 2 |
---|---|
six play | cell phone |
♦ irreplaceable | whole man |
loving is better than leaving | strings of love |
■ black rose | missing you |
stairway to love | ♠ take you out (inst.) |
reason for breathing | ♪softly, as in a morning sunshine (inst.) |
♪ Arizona sunrise (inst.) |

Mon avis : « irreplaceable » est une nécessaire évolution dans la discographie de George Benson qui délaisse (provisoirement) la smooth jazz et s’associe en tandem avec Joshua P. Thompson, ex claviériste de funk (Gwen Guthrie, SURFACE) ayant réussi sa mutation dans la R’nB des années 90, pour offrir nous offrir un bouquet artistique plein de promesse pour son millésime 2003. La production fait appel à d’autres vétérans qui refont surface; George Waddenius, David “Pic” Conley de SURFACE, Richard Bona, Lisa Fisher… et introduit de nouveaux talents, mieux à même de saisir les harmonies surtout vocales qui plaisent aux nouvelles générations. George Benson a eu le souci de s’approprier les codes musicaux des années 2000 et d’en faire siens sans chercher à imiter, ni à renoncer à ses lignes de guitare jazz mais en proposant une exploration musicale, donc culturelle de la new R’nB. Avec un compromis toutefois, puisque "stairway to love" est un titre d’inspiration quiet storm que George Benson ne peut s’empêcher de nous concocter en grand sentimental qu’il est resté. A cela s’ajoute que «irreplaceable» est implacable de créativité, libéré des contraintes harmoniques révolues, il se laisse distillée naturellement par la maîtrise de la programmation soft ; merci "Pic" Conley, les accompagnements vocaux sont modernisées, la guitare basse de Richard Bona est une révélation, enfin George Benson est capable de toujours nous surprendre par ses envolés lyriques et bien sur par sa guitare qui semble être une extension de sa main gracieuse. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, dans l’édition vinyle, trois titres bonus instrumentaux, viennent compléter ce paysage, dont le monument valley "Arizona sunset", signé Paul Brown, qui nous laisse entrevoir encore de beaux jours pour la smooth jazz et que George n’a pas encore tiré sa révérence. Chapeau les artistes ! Toujours dans le coup ce George !
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