Terri Wells

Terri Wells

Bio

Terri Wells a eu son heure de gloire en 1984 avec un album solo haut en couleurs produit par le légendaire Nick Martinelli chez Philly World Records. Mais avant cela, elle a fait parti d’une formation éphémère DISCO/soul CITY LIMITS pour le label illustre P.I.R/TSOP de Philadelphie, ville dont elle est originaire.

Avant d’embrasser sa carrière d’artiste en 1976, elle avait prêté sa voix officieusement pour la formation de Détroit THE SPINNERS, et ce dès 1972. Après un unique album avec CITY LIMITS, elle est recruté par Dexter Wansel comme choriste pour les sessions d’enregistrement de ses albums dont « life on mars » et « time is slippin’ away », et continu par ailleurs à servir dans les chœurs de nombreuses productions du label de Gamble/Huff à coté des SWEETIES ; Carla Benson, Evette Benton et Barbara Ingram. Elle apparait aussi dans les albums de Roy Ayers chez Polydor. En 1983, elle signe chez Philly World et un premier single "you make it heaven" sort sous l’impulsion et la supervision de Nick Martinelli. L’année suivante verra sa persévérance récompensée par un (et unique) album solo : « just like dreamin’ » entièrement produit par Nick Martinelli, ce qui est assez rare. Il contient tout ce dont Philly world Records pouvait lui apporter de meilleur à l’époque en termes de moyen technique et d’expertises artistiques pour prolonger l’esprit R&B/soul authentique de chez P.I.R/TSOP par un soul/funk dans l’air du temps de cette mi décennie 80. Il en découlera 4 autres singles qui n’ont fait qu’effleurer les charts à l’exception tout de même de "I’ll be around" qui fut un succès mineur en Angleterre avec son top 20, il est aussi le seul hit de sa carrière. En dépit de ses difficultés commerciales, Philly world fut une éphémère seconde famille pour Terri, car elle participe aussi aux voix arrières de quelques albums du label avec le même altruisme qu’elle a continué à servir P.I.R. sur les albums de Patti LaBelle, Phyllis Hyman… en dépit du déclin du label.
1985 verra la fin de son aventure avec Philly World, le label étant avalé et dissout dans Alpha International Studio. Terri apparaitra en 1986 dans les chœurs de « zagora », l’album de LOOSE ENDS et sur les albums suivant de Roy Ayers avant de disparaitre définitivement de l’univers musical des années 90. Ce qui compte après tout, c’est l’intention. Terri Wells a su donner le meilleur d’elle-même sans compter le temps d’une carrière courte mais intense du point de vu artistique.

Discographie

Face 1 Face 2
I’m givin’ all my love I already know
just like dreamin’ I’ll be around
falling leaves ♪who’s that stranger
can’t stop you make it heaven

Mon avis : Philly world a mis ses petits plats dans les grands pour concocter un album de haute volée avec certes un producteur génial mais avec les moyens limités dont ce label dispose pour imposer une artiste mineure au milieu des poids lourds de l’industrie des grands labels. Si l’on considère que la prétention de Terri Wells n’est pas de rivaliser avec les divas contemporaines de la soul et de la funk, alors on ne peut qu’apprécier son engagement, sa fraicheur, sa voix mezzo-soprano sans timbre particulier qui oscille entre les tessitures de Patti Labelle et d’Audrey Wheeler et qui sait monter en amplitude quand il le faut, voir même éblouir sur certains bridges présents dans les compositions de cet album. La programmation basse et batterie, une spécialité que Nick affectionne particulièrement est au rendez vous notamment avec "can’t stop", "I’ll be around", "you make it heaven" qui sont de véritables missiles funky qui raviront les puristes, les ballades soul où mi –tempo ne sont pas en reste non plus avec  "falling leaves" , "just like dreamin’" ; ils reprennent des marqueurs orchestraux du son P.I.R avec les cordes et les instruments à vents comme un clin d’œil ou une filiation assumée. Le moment de grâce déboule avec "who’s that stranger", un jazz funk tonitruant relevé avec une basse fretless et le vibraphone entêtant de Roy Ayers. La voix Broadway-esque de Terri Wells nous surprend, car elle nous avait caché cette aptitude, enfin elle se libère. Malgré ses petits défauts, « just like dreamin’ » est sans conteste une des meilleures productions du label. Il n’a pas marqué l’histoire de la funk, mais il demeure un incontournable pour les passionnées du son de Philadelphie, façon belle époque.

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