IMPROMP2

IMPROMP2 - Sean Thomas - Johnny Britt - Steve Harvey

Bio

L’aventure IMPROMP2 est le fruit de la rencontre de 3 protagonistes issus de milieux culturels et musicaux différents, Sean Thomas, Johnny Britt et le producteur Steve Harvey qui ont eu en commun l’ambition de renouveler le genre R&B en y incorporant du hip hop et du jazz.

Sean "E. Mac" Thomas est originaire de Los Angeles. Bien qu’inspiré par de nombreux artistes qui va de Michael Franks à Michael Jackson en passant par Prince et Stevie Wonder, son tropisme l’a orienté à la fin des années 80 et au début 90 vers le hip hop et l’électro comme membre et producteur des SLEEZE BOYZ puis de RAPPINSTINE; formations obscures et éphémères. Après une audition en 1993, il est sélectionné par Johnny Britt. Johnny Britt a embrassé la musique à 12 ans à Cleveland dans l’Ohio avec sa première trompette dont il a vite appris les rudiments. A l’université, il jouait déjà en groupe, mais c’est en France, au Conservatoire de Versailles, qu’il se perfectionne à la pratique et à la composition et à l’analyse tout en étoffant sa culture musicale et linguistique. Il poursuit ensuite ses études à Chicago et se fait remarqué et recruté par Otis Williams comme directeur musical des THE TEMPTATIONS. Johnny migre à Los Angeles avec l’idée de fonder un groupe à la croisée de la R&B new school et du jazz fusion. Il choisit Sean Thomas parmi 50 candidats lors d’une audition pour son aptitude au slam et à la dub poetry. Steve Harvey qui semble être le producteur de la situation est embarqué dans cette aventure. Ce dernier, natif écossais est un producteur assez expérimenté, compositeur, pianiste et batteur. Il a commencé sa carrière à Londres en initiant le funk électro d’abord sur son nom puis comme producteur en 1984 de formations comme FIVE STAR, TOTAL CONTRAST avec une patte au claviers remarquée outre atlantique. De fait, il s’est repositionné à Los Angeles en 1989 dans l’univers R&B Californien pour muscler les productions d’albums et de singles de Karyn White, THE COMMODORES, Latoya Jackson...et de Bebe & CeCe Winans !
Le trio signe chez Mojazz, division jazz de Motown pour un premier album « you’re gonna love it » enregistré dans le studio de Steve Harvey à Los Angeles et qui sort en 1995. L’enthousiasme était tel qu’il n’avait pas encore réfléchi au nom du groupe. C’est en lisant la plaque d’immatriculation de leur véhicule que leur est venu l’idée de IMPROMP2. C’est original et ça sonne très urban tout en rappelant l’idée d’un binôme improbable. C’est un peu ça l’esprit du groupe. Trois autres CD suivront (sans Steve Harvey), et pour Johnny Britt de nombreuses collaborations avec des artistes de smooth jazz de renom dont Boney James et Paul Brown

Discographie vinyle

IMPROMP2 Lp

Mon avis : Cet album marque un retour aux sources pour le R&B avec une instrumentation plus conventionnelle ; wah wah guitare, claviers rétros ; Fender Rhodes®, mini moog, wurliter piano, basse électrique qui font leur retour au studio. Il sonne quelque part le glas des sonorités Fairlight, Synclavier et autre DX, remisés au placard. Ce choix de production judicieux permet à nouveau de libérer la créativité musicale, surtout celle des musiciens malmenés ces dernières années par la montée en puissance des techniciens des studios. « you’re gonna love it » sonne plus analogique que les productions du début de la décennie 90 ayant trop misé sur une surenchère de consoles et d’effets numériques. On revient à l’essentiel tout en innovant sur le fond, le jazz est effleuré avec la trompette de Johnny dont une à fluegel, un Rhodes avec effet chorus qui donnent un cachet élégant aux titres rythmé. On remarque surtout la voix de Sean Thomas qui impressionne par sa justesse et son émotivité sur les parties chantés et les touches rap mélodique ou slam qui sont une exclusivité que IMPROMP2 nous propose. Le mélange des genres n’est pas ici surfait, car les compositions s’y prêtent en amont de leur enregistrement et le résultat aérien en fait une mixture très originale et attrayante. Le motif rythmique qui repose sur un pattern de batterie avec grosse caisse, caisse claire et charleston simule acoustiquement du hip hop mais une vrai basse fretless ou slapé, selon les titres, font qu’ils peuvent être dansé « corps et esprit » dans la pure tradition R&B. "get me up" est une ballade bien appuyé, "summer nights" est un titre de jazz fusion chantée et slamé qui met en scène en guest Bobby Broom à la guitare Ibanez qui se faisait rare et qui revient en force. "my all" a une touche funky quiet storm made in L.A. Sean Thomas, Johnny Britt mais aussi Steve Harvey ont réussi à sortir le R&B du marasme artistique dans lequel il s’était engoncé depuis plusieurs années. En sortant de la logique de l’inflation des moyens de studio, ils ont renouvelé le genre en revenant à l’essentiel ; de belles compositions, une instrumentalisation  plus acoustique  et plus live jouée par des pro, jeunes et anciens. Ils ont varié les sources d’inspirations, ont franchis les balises intergénérationnelles pour créer un album unique que beaucoup d’artistes dans leur sillage ont dans leur CDthèque mais chut, ils ne vous le diront pas !