Booker Newberry III

Bio
Booker Newberry III fait parti de cette classe d’artistes mineurs mais non des moindres, car internationalement reconnu pour un hit majeur avec "love Town". Bien que natif de l’Ohio, sa carrière de chanteur claviériste démarre véritablement à Philadelphie en 1976 au sein d’un groupe de soul SWEET THUNDER pour trois albums studio chez WMOT records jusqu’en 1979. Il y côtoie Larry James (FAT LARRY’S BAND), rencontre quelques artistes et musiciens locaux, dont Patti Labelle, yvette Benton, Barbara Ingram… Quand SWEET THUNDER est dissout, il migre chez IMPACT une petite formation de Philadelphie où exerce Bobby Eli ; guitariste et producteur éclectique bien implanté dans le milieu de la soul. En 1983, avec ce dernier, Booker signe chez Malaco records ; le single "love town", sort comme un ballon d’essai et fait un carton en Angleterre. L’album solo du même titre produit par Bobby Eli sort dans la foulée et contient du nouveau matériel dont seront issus les singles "teddy bear" puis "shadows". En 1984, le single "I get so romantic" est produit par le maestro Nick Martinelli. Malgré l’enthousiasme des débuts, le soufflet retombe vite. après un dernier single anecdotique en 1986, Booker Newberry III retombe dans l’anonymat si ce n’est une dernière tentative de revenir sur le devant de la scène en 1996 avec « power people » un album qui authentiquement funk dans l’esprit du précédent mais l’époque n’y est plus. En 2023, Booker a emporté avec lui ses souvenirs mais nous en a laissé un en héritage avec « love town ». Apprécions-le à sa juste valeur.
Discographie vinyle

Face 1 | Face 2 |
---|---|
love town | teddy bear |
attitude | the morning after the night before |
shadows | shower of love |
love drums | never gonna let you go |
doin’ what comes naturally | love town ( froggy mix) |

Mon avis : Le Lp « Love Town » est un autre avatar des multiples déclinaisons labellisées du son de Philly au détour des années 80 pour suivre l’émergence de la funk de la décennie et s’adapter des exigences des clubs en matière de sonorité et de rythme. Booker répond présent avec le single titre de l’album qui a tous les ingrédients pour plaire à la jeunesse clubbeuse de son époque, un rythme appuyée par un duo basse ronde et claps de batterie, des effets de réverb sur les voix et les solos de synthé que n’aurait pas renié D Train. "Attitude" prend le relai avec autant d’enthousiasme et d’énergie que "love town" mais la mélodie moins porteuse, quoique séduisante, est plus propice à l’écoute par ses riffs funk et ses cuivres conventionnels. "Shadows" passe à côté de son époque, car le disco est déjà révolu et quand le son post disco n’est pas maitrisé, il crée de fait un titre de remplissage décalé qui n’apporte rien à l’édifice artistique de l’album.
"love drums" tente l’effet latino avec marimba et patterns de batterie, il recèle de bonnes idées dans l’arrangement des voix et la composition mais la production n’est pas assez solide pour en tirer la quintessence du niveau de "wanna be startin’ something" du king of pop. "Teddy Bear" reprend la structure rythmique de "love drums", les couplets, les bridges et leur enrobage mélodiques sont prometteurs mais le refrain n’est pas à la hauteur du hit pop/funk qu’il aurait pu être s’il avait été davantage travaillé en amont. "The morning after the night" est une ballade soul jazz de haute classe dans la pure tradition du label P.I.R et Booker en revêt les attributs des grands crooners du cru ; Lou Rawls, Teddy Pendergrass…
Booker qui n’a pas dit son dernier envoie du lourd avec "shower of love" ; un titre mi tempo en Si bémol mineur séduisant et très agréable à écouter avec son solo de guitare, il est le plus aboutie de l’album avec "Love Town". "never gonna let you go" est une reprise honnête du hit composé par Cynthia Weill et Barry Mann pour Dionne Warwick. Enfin la réplique remixé de Love town est anecdotique, considérons le comme un bonus, car il n’apporte rien d’essentiel à l’album. « love Town » est un album réussit techniquement et instrumentalement parlant, enregistré dans les studios Alpha de Philadelphie, il a reçu l’expertise suffisante pour mériter son pédigrée des bons albums de funk locaux avec les moyens dont il a bénéficié et le temps d’enregistrement qui lui a été consacré. "love town" en fut et est toujours le sommet émergé.

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