Christopher Cross
Bio
Christopher Cross est un artiste Auteur-Compositeur-Interprète devenu rare mais qui fut jadis populaire quand il a émergé à la fin des années 1970 et marquer durablement la décennie suivante par des albums de haute volée mettant en valeur une voix unique ; limpide comme de l’eau de roche sur des compositions originales soigneusement élaborées. A la croisée du folk et du soft rock, il a imposé un style unique mêlant mélodies prégnantes sur une musique contemplative avec un usage fréquent de la guitare acoustique.
Bien qu’enregistrés dans les meilleurs studios californiens avec des musiciens de studio prestigieux et ses albums au flamand rose emblématique vont bien au delà du rêve californien, car ils mettent en avant une démarche personnel et introspective centrée sur le texte qui le relie à des artistes folk comme Joni Mitchell ou Carole King.
Christopher Charles Geppert « Cross » est natif de San Antonio au Texas où il a vu le jour en 1951. Il a débuté sa carrière comme guitariste interprète dans une formation FLASH avant de signer pour son premier album solo éponyme chez la Warner. « Christopher Cross » fait un carton commercialement et le révèle avec les hits « ride like the wind », « sailing » classés respectivement n°2 et n°1 dans les charts US. L’album est récompensé de 5 Grammy Awards en 1981 ceux du Meilleur Nouvel Artiste, de l'Album de l'année, de l'Enregistrement de l'année ("Sailing") et de la Chanson de l'année ("Sailing"). Il est le seul artiste à avoir réussi cet exploit dans les quatre catégories principales lors d'une seule cérémonie. La même année, la chanson originale « Arthur’s Themes (best that you can do » du film Arthur qu’il interprète magistralement est récompensé de l’oscar de la meilleur chanson originale. En 1983, son deuxième album « another page » remet en selle la collaboration artistique majeur Cross-Michael Omartian du premier opus mais prolonge une facette plus intimiste de l’artiste. « another page » qui a bénéficié pourtant de moyen de production plus conséquent à la hauteur de l’enjeu, ne renouvelle pas le succès extraordinaire de l’album précédent si l’on excepte les hits « think of laura » et « all right ». Viennent ensuite « every turn of the world », en 1985, une incursion dans le rock FM puis « back of my mind » en 1988. Même si ces derniers ne sont pas de grands succès commerciaux, ils forcent l’admiration des auditeurs de westcoast soft rock pour le travail inspiré et ses compositions toujours aussi chiadées. Malgré son déclin, Christopher Cross demeure encore une référence absolue dans la lignée de Michael McDonald ou de Bill Labounty. La décennie suivante, mis à part l’album « rendez vous » en 1992, ses productions CD albums n’arrivent plus à émerger du maelström de ce courant musical dans lequel lui et bien d’autres se sont laissés entrainer et bien souvent submerger. Bien que boudé par beaucoup qu’ils l’ont encensé, Christopher Cross a continué son petit bonhomme de chemin sans dévier de sa trajectoire suivi par un public fidèle jusqu’à qu’elle recroise à nouveau un public plus large qui le redécouvre. Le flamand rose a besoin d’un vent fort pour décoller et Cross en a encore sous les ailes.
Discographie vinyle
Mon avis : Pour ce premier opus, Christopher Cross et son producteur Michael Omartian privilégient une entrée en matière qui va droit au but, mettre en avant la voix limpide de Cross et celle de chœurs de Michael McDonald et les accompagner de l’orchestration soft rock requise pour les mettre en valeurs avec des cordes pour les ballades. Rien donc de débordant, ni de surenchère technique, mais des solos de guitare convenus, un piano acoustique classique, une sensation d’équilibre et de maitrise pour un fruit qui tombe à point pour séduire les westcoasters de Californie et d’ailleurs. Des hits donc, pour séduire les jeunes adultes qui veulent échapper aux clichés musicaux surannées de la grande bleue tout en entretenant l’insouciance d’une douceur de vivre sans prise de tête. Sans fioritures, ni ambition artistique démesurées, « Christopher » est un album devenu classique, car indémodable et authentique.
Mon avis : Nouvelle décennie, nouvel époque ? Pour « another page », Christopher Cross a repris sa plume et sa guitare pour composer des mélodies comme il sait le faire avec toujours les mêmes structures lyrique/harmoniques, pourquoi changer une formule gagnante ? Au niveau de l’orchestration des renforts de prestigieux musiciens experts du cru viennent agrémenter l’instrumentalisation pour orienter l’album vers des sirènes pop mainstream. C’est réussi sur la forme, car équilibre et maîtrise sont toujours au rendez vous pour ce nouveau millésime, qui s’il ose un usage modéré de synthé FM, l’esprit westcoast est toujours effleuré sans une véritable adhésion sur le fond. Christopher Cross est toujours enraciné dans le folk, ses compositions ne sont jamais abâtardies par des effets de manches musicales, la composition lyrique a pris l’ascendance sur l’instrumentation, aux musiciens d’accompagner sans trop déborder, les solos de guitare sont toujours bienvenus. Bien que la production soit plus conséquente en termes d’effectif et de moyens, Christopher Cross n’a pas osé un tournant, mais la continuité dans le savoir faire de son écriture, il donne un peu de pop pour coller aux exigences commerciales du moment sans déroger à sa manière de se sentir artiste autrement qu’en chantant les belles mélodies qui lui tiennent à cœur.
Mon avis : Sur le plan Marketing « every turn of the world » tranche avec l’esthétique écolo naturaliste des albums précédents, par une mise en scène de sa toute nouvelle passion pour l’YndiCar. Pourquoi pas! Mais cette passion affichée trouble l’image de sobriété qui semblait émaner de l’artiste. Musicalement, on pourrait s’attendre à un tournant rock majeur, une équipe de musiciens resserrées autour d’un noyau rythmique et les cuivres de Jerry Hey laisse plutôt pencher vers un nouvel avatar westcoast...c’est le cas, bien foutu certes, mais il manque la patte des compositions dont il en avait l’exclusivité pour un pop rock bien trempé mais la magie n’opère plus. La musique est standardisée avec de beaux restes, les mélodies deviennent prévisibles même si on se laisse encore envouter par certaines ballades dont il en a le secret telle "It’s you that really matters". Si vous êtes fan de Christopher Cross, vous prendrez volontiers une part de plus, sinon passez votre chemin.
Mon avis : Après un précédent album qui avait sans déçu son public, peut être moins ses fans, Christopher Cross était attendu au tournant. En septembre 1988, « back in my mind » est sorti dans les bacs après quelques encarts publicitaires dans les journaux. Pas de grand changement dans le casting, si ce n’est Rob Meurer qui revient épauler Michael Omartian aux arrangements et aux claviers, ainsi que Michael McDonald dans les chœurs. Le contenu semble revenir aux sources de « another page », le piano DX7 s’est imposé entretemps pour sublimer les compositions toujours aussi prenantes de Cross, voire émouvante sur "swept away". les guitares sont remisés en arrière plan et une incursion est tenté dans le R&B avec "I’ll be all right". "back in my mind" est un bon millésime mais qui n’a pas trouvé son public, non pas à cause de ses qualités intrinsèques, mais certainement à cause d’un titre de calibre hit pop qui fait défaut. Prendre sa plus belle plume et sa guitare fétiche ragaillardi de ses plus beaux sentiments n’étaient plus suffisants pour viser les charts à la fin de la décennie, le moment n’est plus aux chansons sentimentales et l’image trop lisse de Christopher ne percent plus audiences. C’était un mur infranchissable pour un artiste qui ne pouvait pas se renouveler sans se trahir. Le sol s’est dérobé sous ses pieds. Qu’importe, si l’album n’a pas marché, car ceux qui l’aiment sont moins nombreux. La rareté fait la valeur.
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